jeudi 14 septembre 2017

Le Sultan des Nuages (Villes étranges)


Geoffrey A. Landis - Le Sultan des Nuages - Le Bélial’ - Une Heure Lumière







Les hommes du futur ont colonisé le système solaire. Des consortiums privés ont pris possession des réseaux de transport générant pour quelques familles propriétaires des revenus astronomiques. L’une d’entre elles, les Nordwald-Gruenbaum règne sur Vénus. Au prix d’avancées technologiques considérables elle a conçu et construit des milliers de cités flottantes à quelques 50 km d’altitude, loin au dessus de la fournaise vénusienne. Elle ne possède pas la totalité de ces villes, mais cherche constamment à étendre son empire, suscitant l’opposition d’autres familles .L’héritier des Nordwald-Gruenbaum fait appel à Lea Hamakawa, spécialiste de l’écologie martienne et David Tinkerman un de ses collègues, pour une mission d’expertise.


Geoffrey A. Landis (ne pas confondre avec le réalisateur de films John Landis) est peu connu de ce coté-ci de l’Atlantique. Il livre avec Le Sultan des Nuages une novella tout à fait convenable, moralement un poil transgressive,  qui tient à la fois du space opera dans sa première partie et de l’ethnologie dans sa seconde. Cela nous vaut quelques belles inventions, comme cette balade (avortée) en kayak dans les nuages vénusiens. Mais le cœur de l’intrigue tient dans les structures des familles, les tresses. Comme les Raméens d’Arthur Clarke, les Vénusiens pensent par trois. Lors des mariages - toujours arrangés - les époux ou épouses sont affublés de deux conjoints, l’un son aîné de vingt ans, l’autre son cadet de vingt ans. Le plus âgé des trois prend le rôle de tuteur.


A cette triangulation, Geoffrey A. Landis en ajoute une seconde bien connue, le triangle amoureux. Après tout Vénus est la déesse des Passions. Le rejeton des Nordwald-Gruenbaum, âgé de seulement douze ans en normes terrestres, et David Tinkerman se partagent les faveurs de la belle et indifférente Lea … mais pas pour les mêmes raisons. Que dire si ce n’est que Landis maîtrise son sujet. Le Sultan des Nuages n’atteint certes pas l’intensité émotionnelle de Ceres et Vesta et reste à distance de la beauté formelle d' Un pont sur la  brume. Mais il mérite amplement sa place dans la collection Une Heure Lumière.

3 commentaires:

yogo a dit…

Un joli lapsus entre Quai des brumes et Un pont sur la brume qui reste ma novella préférée de la collection. Mais le Sultan des nuages et Cérès et Vesta sont toutes les deux excellentes.

Soleil vert a dit…

Corrigé. Merci de m'avoir lu Yogo !

Anonyme a dit…

La belle Léa est un vrai "glaçon ambulant"..
On passe un bon moment,cependant avec le Sultan des nuages.