vendredi 5 février 2016

Le Nexus du docteur Erdmann



Nancy Kress - Le Nexus du docteur Erdmann - Le Bélial’ Une Heure lumière







Henry Erdmann coule des jours paisibles dans une résidence médicalisée. Ce physicien de renom fut un des acteurs des essais nucléaires américains dans les années 50. Le vieil homme occupe désormais son temps en donnant quelques cours. Carrie, une aide-soignante, lui voue une affection filiale. Mariée à un flic violent, elle recherche instinctivement sa protection. Soudain l’ensemble des pensionnaires est soumis à une série d’événements psychiques incompréhensibles. Le docteur Erdmann tente alors de leur trouver une explication. Pendant ce temps, dans le lointain espace, un vaisseau spatial part à la rencontre d’une entité cosmique émergente.

Difficile de classer l’œuvre de Nancy Kress. On y trouve des space opera, des réflexions éthiques sur la technologie. Elle semble aussi témoigner d’une forte connaissance de la littérature générale, en particulier anglaise (1) ce qui explique le soin porté à la création des personnages. Le microcosme social de la maison de retraite de Saint Sebastian offre à l’auteur des Humains dénaturés l’occasion de présenter une galerie de résident(e)s haut(e)s en couleur, en particulier la gente féminine. L’omniprésente commère Evelyn Krenchnoted surveille ses ouailles : l’ex danseuse de ballet Anna Chernov clouée au lit par un plâtre, Erin Bass férue de religions orientales, Gina Martinelli, confidente d’Evelyn et en conflit avec son fils. Lorsque surviennent les intrusions psychiques, Henry Erdmann a bien du mal à canaliser ce petit monde pour tenter de dénouer l’écheveau des événements.

L’ouvrage évoque Cocoon et peut-être Les plus qu’humains de Théodore Sturgeon pour l’idée (mais seulement pour l’idée) de la naissance d’une entité collective. Malgré tout la thématique science-fiction reste en arrière plan et l’amateur n’ y trouvera pas forcément son compte. L’ensemble reste plaisant mais sans décoller véritablement.





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