vendredi 11 octobre 2013

Les grandes profondeurs


René Reouven - Les grandes profondeurs - in Crimes apocryphes - Denoël Lunes d’encre

Titre inaugural de la défunte collection Présences dirigée par Jacques Chambon (et repris successivement dans Présence du fantastique et en 2005 par Lunes d’encre) Les grandes profondeurs appartient à une catégorie de récits dit « apocryphes » dont René Reouven s’est fait le spécialiste. De quoi s’agit il : de réinventer l’Histoire en s’appuyant sur des personnages réels célèbres et des événements avérés ou imaginaires. La faute à Voltaire peut-être avec son masque de fer ? Ici l’auteur des Histoires secrètes de Sherlock Holmes retrace un épisode de la vie de Williams Crookes, scientifique anglais de l’ère Victorienne, inventeur du tube de même nom à l’origine de la télévision cathodique, mais également président de la moins avouable Society for Psychical Research, organisme voué aux sciences occultes.

Crookes, intrigué par des séances de spiritisme auxquels il a assisté se demande s’il ne peut, à l’aide de la science, matérialiser des êtres disparus. La perte prématurée d’un frère cadet le hante et le conduit à des expérimentations risquées.



René Reouven emprunte et détourne avec une habileté diabolique les éléments biographiques et les phénomènes mis en évidence par le savant – jusqu’ à la lumière verte à l’intérieur du tube de Crookes qui n’en demandait pas tant !- au profit d’un récit sur les monstres tapis dans les profondeurs de l’inconscient humain. On retrouve deux personnages, Jack l’Eventreur et Robert Louis Stevenson qui animaient le pastiche holmésien Élémentaire mon cher Holmes. Ces romans traitent d’ailleurs du même thème.

Moins brillant que le texte précité, un peu prévisible, mais solidement construit et remarquablement écrit Les grandes profondeurs tient la route. Le livre refermé, une question surgit. Et si William Crookes par l’entremise de René Reouven, avait inventé la 3D ?



1 commentaire:

A.C. de Haenne a dit…

Va vraiment falloir que je m'y mette, alors !

A.C.