samedi 26 janvier 2013

Le Demi-Monde

Rod Rees – Le Demi-Monde Hiver – J’ai lu Nouveaux Millénaires



Récemment endeuillées par le décès de Jacques Sadoul, l’éditeur, anthologiste et romancier,  grâce auquel toute une génération de lecteurs découvrit les oeuvres de Clifford Simak, Théodore Sturgeon, A.E Van Vogt et Robert Silverberg magnifiquement illustrées par Tibor Csernus,  les éditions J’ai lu nous offrent dans la collection Nouveaux Millénaires le premier tome d’une quadrilogie Le Demi-Monde.
De l’auteur (américain ?) de ce cycle se déroulant dans un univers virtuel, on ne sait pratiquement rien hormis un curriculum vitae sur le 4eme de couverture digne de James Bond.
Le titre évoque une pièce de théâtre d’ Alexandre Dumas fils ; pourtant le rythme soutenu de l’ouvrage s’apparenterait plus à celui d’un récit d’Alexandre Dumas père… Pas de demi-mondaine, ici, plutôt des guerrières comme Trixie Dashwood, des aventurières comme Ella Thomas, et quelques prostituées qui arpentent le trottoir du « Cochon fringuant », un estaminet de basse réputation.

Ella Thomas est engagée par l’armée américaine pour récupérer la fille du président des USA, coincée dans une simulation informatique. Bloqué volontairement dans un environnement steampunk, le cyber Demi-Monde a été conçu pour former les soldats aux guerres asymétriques, c’est dire des conflits de type Irak ou Afghanistan dans lesquels une armée régulière affronte des opposants sous équipés mais déterminés. Les programmeurs ont placés à la tête de chaque Secteur un tyran, réplique exacte et virtuelle de sinistres personnages historiques. Le plus cruel d’entre eux, Heydrich, un des concepteurs avec Himmler du génocide juif, entreprend de conquérir les autres Secteurs du Demi-Monde. Pour ne rien arranger il détient la fille du chef de l’exécutif américain.

Le pitch, d’une subtilité de pudding, évoque, comme le remarque le site scifi-universe, le scénario de New York 1997. Très rythmé, non dénué d’humour, le récit revisite des événements historiques dramatiques comme le soulèvement du ghetto de Varsovie. Le choix d’un univers virtuel, plutôt que d’un monde parallèle sacrifie aux effets de mode. En multipliant les répliques de personnages réels, à l’instar de Joséphine Baker ou Jeanne D’Arc, Rees aurait pu s’aventurer sur les terres de Farmer, mais l’auteur a d’autres desseins.  Les volumes suivants diront s’il exploite les possibilités narratives ouvertes par les cybermondes ou si comme le romancier du Fleuve de l’éternité, il ploie devant les potentialités de son projet.


Se lisant d’une traite, le premier volet de Demi-Monde stoppe brutalement en plein suspens. Il faudra attendre Octobre 2013 pour connaître le dénouement provisoire, à moins de lire l’anglais dans le texte. Ca, ce n’est pas gentil.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Mmmm ! L'allusion à Farmer achève de me convaincre.

Ubik

Anonyme a dit…

Salut à toi !
DM est un page-turner sans prétention, dans un univers steampunk et virtuel avec baston entre SS et polonais. Ca ne manque pas de rythme et d'humour. Mais sans plus.

SV